Une rencontre fortuite [feat Léopold]

Je me mords la lèvre alors qu'un nouveau rougissement vient brûler mes pommettes. Il n'en loupe pas une celui là, dès qu'il s'agit de me gêner il est plus que présent... Je hausse mollement les épaules, à la façon d'un adolescent désabusé ce qui contraste largement avec mon expression générale. Détendu et spontané, hein ? C'est possible. Je dois pas tout à fait certain de ce que c'est censé vouloir dire. Je le regarde de nouveau puis je lui souris. Il m'inspire confiance, bien plus qu'à notre première rencontre.

- Vous savez, j'ai pas souvenir d'avoir eu un seul ami, et je vis libre depuis bien trop peu de temps pour pouvoir... Être vraiment sûr de moi, avec toi. Alors... Il va falloir que tu m'apprennes à être détendu et spontané parce que tout seul... Je vais encore déclencher une catastrophe !

Je saute sur mes pieds pour lui faire face et remets rapidement mon bonnet en place. Je prend un air solennel et déclare:

"Je serai un professeur strict mais dévoué à ma tâche!"

Je conclue par une ample révérence qui fait glisser mon sac de mon épaule. La masse atterrit violemment sur mes pieds mais je me refuse à l'esquiver dans un soucis de mise en scène, me contentant de mordre ma lèvre inférieure au moment de l'impact.

Je hausse un peu les sourcils avec un sourire désolé en voyant le sac attérir sur ses pieds. Au bruit, je dirais qu'il est quand même relativement... très lourd.

- Tu as pas trop mal, professeur ?

Je me permets un léger gloussement, retenu.

"La douleur physique ne peut pas m'atteindre, je suis spirituellement bien au dessus de ça" dis-je, en serrant les dents pour réprimer un râle de douleur...
Je me redresse et en profite pour replacer soigneusement mon sac là où il se trouvait initialement.

Je souris et fini par me relever à mon tour, en prenant garde à aller sur le côté pour ne pas me retrouver coller à lui.

- C'est bientôt l'heure de retrouver les élèves...

Je lâche un soupir de déception en en voyant déjà arrivé, se chamaillant dans la nuit.

Me redressant rapidement, je porte ma main droite à ma tempe et m'écrie en direction des élèves:
"Soldats au rapport! La mission a-elle été un succès? "

Je tourne la tête vers Merry et poursuis:
"Général Gallagher! À vos ordtes! Souhaitez vous que je contrôle les effectifs?"

Je le regarde, surpris, puis j'éclate d'un rire franc et clair, avant de secouer la tête.

- Tu es pas capable d'être sérieux deux minutes !

Gonflé de confiance, je me permets de lui donner un coup d'épaule léger avant d'aller vers la place non loin où j'avais donné rendez-vous à mes élèves plus tôt. A l'entrée de celle-ci, je me tourne vers Léopold.

- Allez, viens ! Les lémuriens vont t'attraper si tu restes planté là !

"Je me rie des lémuriens! De toute façon je n'ai rien à craindre: moi aussi 'I like to move it move it'!"

Pour accompagner cette affirmation, j'exécute un petit pas de danse mais l'interrompt vite pour partir à la pousuite de Merry.

Arrivés sur la petite place, un rapide coup d'oeil nous suffit à réaliser que l'ensemble des adolescents est parvenu à bon port sans une égratignures, ou presque.

Je passa encore une fois ma main dans mes cheveux pour reprendre mon sérieux et ma conscience. Mon regard passe sur les élèves l'un après l'autre, puis je leur offre un sourire de circonstance.

- Bon, vous avez tous terminé. Nous allons donc pourvoir rentrer, une fois sur place vous pourrez rentrer chez vous mais avant ça, vous devrez me dire que quoi vous avez décidé de travailler et avec qui.

Ils ne répondent évidemment pas et je m'en moque, puisqu'ils ont compris. Je me détourne et sourit de nouveau à Léopold, bien plus enjoué.

- Allez, je vais devoir les raccompagné...

Mes lèvres se détachent de mon sourire dès que je réalise ce que ça implique.

- Heu... Alors... A bientôt...?

Avec un regard plein de sympathie, je répond:

"Bien entendu."

Je simule un mouvement de cape histoire de l'amuser une dernière fois avant de m'avancer en direction de la grille d'entrer. Juste avant de la franchir, je tourne la tête vers lui et ajoute:

"Sais-tu que les intervenants ont obligation de laisser leurs coordonnées à l'accueil du lycée?"

Je passe la grille et disparaîs dans une ruelle transversale plongée dans la pénombre.

Je le suis des yeux en me mordant légèrement la lèvre. Le message est clair... Je souris un peu et reconduis mes élèves au lycée. Comme convenu, ils me remettent leurs sujets, puis ils disparaissent dans la nuit. Quelques minutes plus tard je sors à mon tour, un papier serré entre mes doigts et le rouge aux joues je rentre chez moi.